RPG Prison Break
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

RPG Prison Break


 
AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal

 

 Un repas [ Reprise ]

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




Un repas [ Reprise ] Empty
MessageSujet: Re: Un repas [ Reprise ]   Un repas [ Reprise ] EmptyDim 7 Oct - 15:57

Ashley était repartie dans ses pensées et ne se souciait de rien d'autre que ses pensées. Elle se fichait du regard des autres et de tout ce qui la concernait, on pouvait bien parler derriére son dos, elle s'en fichait royalement. Ashley ne savait pas trop à quoi elle pensait car elle semblait pensive mais ne l'était pas pour autant, certe, elle pensait à sa chanson qu'elle était en train d'écrire mais à rien d'autres, d'ailleur, elle n'en voyait pas l'intéret. Il faudrait pourtant bien qu'elle se fasse à cette prison, à cette nourriture dégoutante et à ces personnes plus ou moins imbéciles. Elle ne savait pas trop quoi penser des autres personnes car elle n'avait pas eu la chance, si l'on puis dire sa, de les rencontrer. Mais, la jeune fille, même avec ses allures de bimbo, ne l'était pas vraiment. Elle aimait jouer la sexy, vu qu'elle l'était et ne s'en privait jamais mais, elle en se laissait pas faire et n'hésiter pas à replacer les gens à leurs places. Alors, qu'elle retourner toutes ses pensées dans sa tête et tout ce qu'elle allait devoir accepter de cette prison, il se passa quelque chose aux alentours.

En effet, un jeune homme installé à une table avec des amis se leva. Ashley ne le quitta pas des yeux de longues minutes mais resta silencieuse alors qu'il s'asseyait en face d'elle. Elle le regarda précisément avant de retourner son regard plus loin, ne tenant même plus compte du jeune homme assis à sa table. Elle fut, cependant, obligée de lui repretez attention lorsue celui-ci lui parla. Elle le regarda à ce moment pendant de longues minutes mais toujours sans rien dire. Il devait sans doute penser, comme pas mal de détenue, qu'elle était la bimbo de service, qui se la jouait de A à Z et qui avait une foule à ses pieds. De totue façon, il pouvait penser sa s'il voulait, elle n' en avait rien à faire du tout et elle n'était pas comme sa. Enfin, certe, elle adorer se la jouer, mais, la jeuen fille n'était pas du genre à se laisser faire ou encore à vraiment se la jouer comme la fille la plus cannon et tout ce qui allait avec. Elle regarda autour d'elle avant de se redresser sur sa chaise, elle repoussa son plateau un peu plus loin et regarda le jeune homme avec un regard noir. Elle posa ses coudes sur la table et elle dit.

Je ne crois pas t'avoir donné la permission de t'asseoir ici et encore moins de ma parler, non??

Ashley regarda le jeuen homme en face d'elle et attendit sa réaction, et surtout sa réponse. Il pouvait pensé ce qu'il voulait mais, a son avis, ses idées seraient rapidement démontrée comme fause car malgrés ce qu'elle montrait, elle ne reflétait pas son image sur ce qu'elle montrait d'elle. En attendant la réponse du jeuen homme, Ashley s'était mise à jouer avec son verre et attendait avec beaucoup d'impatience la rpéonse de celui-ci, elle ne savait pas comment il allait réagir. De toute façon, que sa soit bien ou mal, elle s'en fichait, elle réagirait à son tour et peut-être pas de la meilleur façon qu'il soit. Et, s'il l'insultait de bimbo ou autre chose de se genre, elle n'y prendrait guére d'attention car elle avait appris à ne pas faire attention aux remarques des autres quelle q'elles soient. La jeune fille garda le silence en attendant que le jeuen homme ouvre la bouche et réponde enfin aprés ses interminables et lassantes minutes d'attentes.
Revenir en haut Aller en bas
Alice Davis
Admin
Alice Davis


Féminin Nombre de messages : 58
Age : 33
Age du Perso : 22 ans
Crime : Détournement de fons et meurtre [Agent du FBI infiltré]
Travail : Agent du FBI [sous couverture]
Date d'inscription : 06/10/2007

# In My World #
Influence/Respect:
Un repas [ Reprise ] Left_bar_bleue4/10Un repas [ Reprise ] Empty_bar_bleue  (4/10)
Phrase du Moment: ... Je croyais sans y croire, je le savais sans le savoir. J'avais peur d'espérer... [Ionesco]
Relations: Jared [++] Sarah & Eva [+]

Un repas [ Reprise ] Empty
MessageSujet: Re: Un repas [ Reprise ]   Un repas [ Reprise ] EmptyJeu 18 Oct - 23:01

[J'ai pas pu m'empêcher de m'incruster, désolée ! Faîtes comme si je n'étais pas là surtout, et n'attendais pas mon tour pour poster.]

Pendant près de quatre longues heures, Alice Davis était restée éveillée, allongée sur sa couchette à observer le plafond qui la surplombait, incapable de trouver le sommeil. Son agitation cérébrale était telle que ses perceptions sensorielles en étaient exaltées, si bien qu’elle percevait le moindre bruit avec une étonnante finesse. Ainsi, elle pouvait supputer empiriquement la position du gardien qui effectuait sa ronde rien qu’au tintement des clés accrochées à sa ceinture qui s’entrechoquaient à chacun de ses pas. Seulement, cette faculté à distinguer jusqu’au bruissement des couvertures des détenues des cellules voisines avait engendré une céphalée insupportable qui l’empêchait de se concentrer et de résoudre quelques énigmes ou plutôt devait-on dire, incohérences, auxquelles elle avait été confrontée ces derniers temps. Finalement, elle était parvenue à s’endormir aux environs de trois heures du matin, la tête embuée d’hypothèses, de conjectures sans fondements et de théories toutes plus saugrenues les unes que les autres.

C’est épuisée et surtout, d’une humeur exécrable, que la demoiselle se rendit au réfectoire le lendemain matin pour l’heure du déjeuner. Son inimitié matinale atteignit son paroxysme lorsqu’on lui eut servi une mixture verdâtre et méphitique qu’elle contempla durant plusieurs dizaines de secondes, abasourdie par les efforts considérables qu’employait le personnel de prison pour leur fournir toujours plus infect en matière de nourriture. C’en était prodigieux, vraiment ! Excédée, elle se dirigea à une table où l’attendait Kate Peyton entourée de ses sbires, une détenue à la réputation sulfureuse qui lui avait proposé une sorte de protection en échange de sa non-intervention dans ses « petits commerces ». Si au départ Alice s’était montrée plutôt réticente, l’idée de bénéficier de quelques privilèges et de profiter de l’influence de la dangereuse psychopathe avait eu raison de ses hésitations. Et puis, il fallait bien l’avouer, la demoiselle adorait la compagnie de cette meurtrière en puissance qui, dès leur première rencontre, avait su l’intriguer par son assurance démesurée, ses propos piquants et son effrayante perspicacité. Son goût pour le danger avait pris le dessus sur sa raison et désormais, elle se plaisait à « provoquer » la jeune femme, à repousser les limites de l’impardonnable. Insoucieuse, la demoiselle ? Oh, un tantinet seulement ! Il s’agissait surtout et avant tout d’une audacieuse et délicieuse arrogance.

Sans mot dire, elle posa ou plutôt, lâcha son plateau, entre celui de Miss Peyton et d’un grand costaud tatoué qui, visiblement, entretenait une conversation animée avec un autre détenu aux bourrelets souriants. Quelquefois, Kate laissait échapper un glapissement, dans l’intention non formulée de monter les deux individus l’un contre l’autre ; ceux-ci étaient bien trop stupides pour s’en rendre compte et bien évidemment, s’adonneraient avec plaisir à la querelle musclée. Alice, quant à elle, ne cessait de jouer avec sa fourchette, dessinant des plaines et des monts, des rivières et des lacs parfois, dans sa bouillie verdâtre.

Et alors qu’elle esquissait une contrée lointaine digne des plus beaux contes de fées, des éclats de rires vinrent l’extirper de ce bourbier fétide et la ramenèrent à la réalité. Elle leva les yeux pour apercevoir l’origine de tant d’agitations et en trouva bien vite la cause, à quelques mètres de là, à une table voisine qu’occupait un groupe de détenus tumultueux qui s’esclaffaient sans vergogne, exhibant leur crétinerie incommensurable. Alice s’apprêtait à reprendre la conception de son utopie marécageuse lorsqu’elle Le vit, Lui, se lever sous les railleries de ses camarades et aller s’asseoir à proximité d’une Barbie siliconée.


[Mdr... euhm, désolée Ashley pour le "Barbie Siliconnée" (^^), c'est pas contre toi, hein ? Miss Davis était un p'tit peu de mauvaise humeur ces temps-ci...]
Revenir en haut Aller en bas
http://angepink22.skyrock.com
Invité
Invité




Un repas [ Reprise ] Empty
MessageSujet: Re: Un repas [ Reprise ]   Un repas [ Reprise ] EmptyVen 19 Oct - 2:27

[Je commençais à m'ennuyer sur le forum, désolé pour l'incruste mais bon... fallait bien que je trouve un sujet et celui la m'avait l'air pas mal]

L'heure du déjeuner, un moment que l'on attend tellement au fil des gargouillis à répétition des ventres affamés, mais aussi en raison de la clostrophobie et le manque d'espace que procurent les si peu douillettes cellules de l'endroit le plus insalubre de Chicago, le centre de détention de Fox River. L'attente fut longue Anthony ne souhaitait que quitter sa cellule et l'ennui mortel d'une nuit en prison dans un petit espace étroit ne dépassant pas les 10 mètres carrés. Anthony devait s'y habituer, s'habituer aux charmants cris de détenus désespérés servant de berceuses, car les nuits allaient à présent toutes se ressembler, plus 3650 nuits affreuses, dur pour le moral... Shad Narker, le personage intriguant qui partageait la cellule avec lui dormait comme un petit bébé. Normal, avec le nombre d'incarcération que gars là a du connaître... C'est sur un petite et étroite couchette fort peu confortable, et un oreiller dur comme du béton, que le jeune homme était allongé, comptant les secondes avant la pause déjeuner. 30 petites minutes de liberté et un petit plat absolument fade et mal cuisiné qui avait pourtant toute son importance ici a Fox River. Autant rêver que d'ésperer prendre son dessert, il finirait logiquement dans les mains d'un petit caïd de la prison. Il avait fait profil bas depuis son arrivée, ne cherchait de problème à personne, ce qui lui avait plutôt réussi depuis le début, il n'avait eu aucun problème, si ça lui valait un dessert par jour, autant s'en séparer sans hésitation. Malgré les ronflements de Shad, le bruit des pas du garde de nuit, le psychopathe qui chantait quelques cellules plus loin, Anthony réussit à s'endormir vers quatre heures du matin, alors qu'il n'avait vraiment pas l'air assez paisible pour trouver le sommeil, ses pensées tournées à la fois vers son crime, le moment où il quitterait sa cellule pour la pause, et le moment où il trouverait définitivement la liberté, après avoir purgé sa peine ou qui sait ce qui pouvait advenir avant cette date.

Les barreaux des cellules du pénitencier de Fox River s'ouvrirent enfin, direction le self pour un repas à en vomir et une petite demi-heure en dehors de cette maudite cellule. Marchant la tête baissée et les mans dans les poches, Anthony prenait, tout comme les autres prisonniers, ka direction de la cafétéria de la prison, sous les yeux avisés des gardiens. Evitant au maximum d'attirer l'attention, le jeune homme dut accélérer le pas en raison des regards plein d'envie des détraqués de Fox River. La queue fut longue pour pouvoir remplir son plateau de mets peu apétissants, mais il fallait bien se nourrir. Après avoir été bousculé une bonne vingtaines de fois et forcé de laisser passer quelques prisonniers pressés de remplir leurs ventres, Anthony eut finalement droit à sa bouillie verdâtres, à son ridicule petit bout de cuisse de poulet, et, bizzarement, ce jour-là il n'avait pas droit à son gâteau au chocolat:


-Euuh, je pense que vous avez oublié quelque chose...

La réplique du jeune homme énerva le serveur qui s'empressa de lui demander avec très peu de politesse de "dégager", sans avoir a cité insultes et menaces. Le coeur d'Anthony commençait à battre. Comment allait il expliquer à celui a qui il doit donner le gateau qu'il n'en a pas sans revenir avec une côte cassé et un bel oeil au beurre noir. Son rythme cardiaque ne cessa de s'accroître à la vue du tas de muscles qu'il avait l'habitude de voir subtiliser sa sucrerie chaque pause déjeuner et sa main gargantuesque se poser sur sa nuque remplie de sueurs froides lui réclamant sa portion journalière...

-Ecoute je suis désolé, comme je suis passé en dernier, il avait plus de gateau, si tu veux la bouillie, ne te gêne pas j'ai pas si faim.

Non!! Pourquoi avait il dit ça. Aussitôt le colosse lui répliqua qu'il n'avait plus faim parce qu'il avait mangé la sucrerie et Anthony sentit une douleur énorme dans son ventre et fut propulsé dans un fracas énorme sur une tabl voisine, ou se trouvait une jeune fille jouant avec sa bouillie qui fut éclaboussée par le bouillie verdâtre [Alice haha Razz ] avec laquelle elle s'amusait. Anthony ressentait à présent un bout d'assiette dans son dos. Ce n'était pas fini, car les sbires du colosse se rapprochaient de lui pour continuer a lui mettre sa raclée. Il ne verrait plus jamais la pause déjeuner de la même manière, ça c'est sûr


[Edit Alice : Nan mais ouaw ! T'es mort ! Donne moi une seule bonne raison de te venir en aide ? Si c'est pas eux qui te démontent, ça sera moi ! De la boullie verdâtre sur mon bel uniforme... manquait plus que ça.
Pour celui ou celle qui poste juste après et qui aurait l'envie pressante de mentionner ce détail, j'en ai pas beaucoup sur moi, juste quelques éclaboussures, ok ? Sinon, je fais éditer (héhé, vive l'abus de pouvoir^^)]


Dernière édition par le Sam 20 Oct - 1:29, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Un repas [ Reprise ] Empty
MessageSujet: Re: Un repas [ Reprise ]   Un repas [ Reprise ] EmptyDim 21 Oct - 15:18

Ashley regarda le jeune homme tout en jouant avec ce qui devait normalement lui servir de repas. Elle resta donc de longues minutes silencieuses à écouter le jeune homme lui parler, un peu du style "en lui donnant des leçons". La jeune fille l'écouta, bien qu'elle ne prêtait pas tout à fait attention à ce qu'il disait vraiment. Certe elle l'écoutait mais, sans vraiment le faire car elle ne pouvait pas se concentrer sur ses paroles, sachant qu'elle ne pouvait se concentrer uniquement sur les paroles du jeune homme car, elle devait elle aussi pensait à des choses plus importante qu'a sa. Bref, la jeune fille garda le silence et écouta comme même le jeune homme : elle savait au fond d'elle qu'il avait raison mais, ne voulait pas appliquer ce qu'il disait de faire. Aprés tout, pourquoi ne l'écoutait t-elle pas du tout. Elle ne savait pas. Bref, la jeune fille ne répliqua rien à la fin des paroles du jeune homme et retsa donc silencieuse. Puis, le jeune homme se leva de la table et s'éloigne d'Ashley. Celle-ci soupira et continua à jouer avec son repas au lieu de le manger

Alors, qu'elle restait dans ses pensées et repensait au parole du jeune homme, elle sursauta en entendant un grand bruit, elle regarda d'où sa provenait et vit un jeune homme étalait sur une table, qui avait renversé pas mal du repas sur des détenus. Elle le regarda quelques instants et regarda aussi les autres détenus mais, elle garda le silence réprimant sans doute, une envie de sourire sans trop savoir pourquoi. Bref, la jeune fille resta de longues minutes à les regarder, pensant qu'elle devrait aller aider le jeune homme, mais, elle ne bougea pourtant pas de l'endroit où elle était assise observant la scéne avec attention. Le jeune homme qui était avec elle, il y a quelques minutes, alla aider l'autre jeune homme. La jeune fille ne bougea donc pas, continuant plus opu moins à joeur avec son repas et atendant qu'il se passe quelque chose. La jeune fille restait à regarder la scéne mais, elle était casiment perdue dans ses pensées et ne préférait pas aller se mêler de cette histoire. Ainsi, elle ne dit rien et ne fit rien non plus restant observatrice de la scéne, comme la plupart des détenus présents dans le self
Revenir en haut Aller en bas
Alice Davis
Admin
Alice Davis


Féminin Nombre de messages : 58
Age : 33
Age du Perso : 22 ans
Crime : Détournement de fons et meurtre [Agent du FBI infiltré]
Travail : Agent du FBI [sous couverture]
Date d'inscription : 06/10/2007

# In My World #
Influence/Respect:
Un repas [ Reprise ] Left_bar_bleue4/10Un repas [ Reprise ] Empty_bar_bleue  (4/10)
Phrase du Moment: ... Je croyais sans y croire, je le savais sans le savoir. J'avais peur d'espérer... [Ionesco]
Relations: Jared [++] Sarah & Eva [+]

Un repas [ Reprise ] Empty
MessageSujet: Re: Un repas [ Reprise ]   Un repas [ Reprise ] EmptyDim 21 Oct - 23:28


Personne ne remarqua le soudain changement d’attitude de la jeune fille, pas même lorsqu’elle se mit à écraser sa purée de pois avec une fervente ardeur proche de la frénésie. Les détenus perduraient dans leurs propos insipides, et à ce vain bruit de paroles qu’on appelait ici conversation, Alice ne prêta aucune attention, concentrée dans sa tâche de démolition. Quelques mots lui parvenaient parfois, des bribes de ces turlupinades grossières ponctuées par des gloussements imbéciles et intempestifs, mais leurs sens lui échappaient tant elle était occupée à molester l’étrange mixture à laquelle elle ne cessait de lancer des regards assassins. Il lui semblait qu’un sang brûlant inondait son cerveau, annihilait toute pensée, ne laissant plus qu’un désir sauvage de transformer cette poupée Barbie en un tas de gelée. Elle avait l’impression étrange et dérangeante qu’une créature recouverte d’écailles prenait vie dans son ventre et lui griffait les entrailles de ses serres aiguisées.

Aux prises avec cette soudaine folie, elle mit plus de temps qu’il n’en fallait à distinguer un cri étouffé qui semblait venir de quelque contrée lointaine, et eut tout juste le temps de reculer sa chaise en arrière, qu’un homme s’étalait de tout son long sur la table, projetant de la bouille verdâtre de tous côtés. Et malgré sa distance, la demoiselle ne fut pas épargnée puisqu’elle reçut, au même titre que les autres occupants de cette table, et peut-être ceux des tables voisines également, de cette immonde mixture, qui était, juste pour les détails d’une exquise et désopilante répugnance, encore tiède. S’exhortant mentalement à la patience et à la l’imperturbabilité, Alice, s’imposa de ne pas, comme le soufflait doucement le monstre au creux de son estomac, se laisser emporter par une rage irrépressible et se joindre au colosse qui approchait pour administrer à cet imbécile le châtiment qu’il méritait. Avec une lenteur qui laissait transparaître tout son agacement, elle essuya son visage d’un revers de main, les dents serrées et les paupières closes.

Et alors qu’elle s’empressait d’enlever les restes de purée de son bel uniforme, elle sentit une présence dans son dos, un individu posté juste derrière elle, qui observait les deux belligérants. Alice se surprit à espérer que ce soit un gardien de prison venu remettre un peu d’ordre, ordre qui serait le bien venu soi-dit en passant, et qui essaierait de séparer les détenus. Et qu’elle aurait préféré que ce fût l’un d’eux ! Car lorsque l’homme qui se tenait derrière elle s’adressa aux détenus, elle reconnut avec horreur sa voix, cette hauteur insultante qu’il se plaisait à étaler non pas sans une certaine suffisance. Jared Stolarski, Mesdames et Messieurs !... Ô joie, ô bonheur !

Alice sentit une intense chaleur naître au somment de son crâne, chaleur qui ne tarda pas à se répandre dans tout son corps comme s’il était pris tout à coup d’une combustion spontanée. Ce sentiment d’humiliation était tel qu’elle n’osa pas croiser le regard du jeune homme et cela, même lorsqu’il s’avança pour proposer un marché à l’imposant détenu qui semblait ne pas en avoir fini avec le pauvre bougre. Lorsque les détenus se furent dispersés et qu’il ne resta plus que Jared et celui à qui il venait d’épargner quelques préjudices, elle comprit qu’elle n’échapperait pas quant à elle à son destin, et quel funeste destin ! Evidemment, le jeune homme lui accorda un sourire des plus railleurs, et il s’élargit un peu plus, si c’était possible, lorsque ses yeux se posèrent sur les taches qui maculaient désormais son uniforme et lui conféraient une grande élégance. Elle lui répondit par un sourire ironique, du genre « c’est bon, merci, j’aimerais bien t’y voir, toi ! ». Et puis au bout d’un certain temps, elle n’essaya même plus de dissimuler sa honte, qui de toute façon était d’une évidence aveuglante, et s’efforça de le prendre avec le sourire. D’ailleurs, comme c’était amusant de recevoir de la bouillie en pleine face ! Nan, sans rire, on devrait essayer plus souvent et organiser des soirées spéciales, succès garanti ! Et voilà que Jared lui octroyait un deuxième regard, sarcastique celui-ci. C’en n’était pas bientôt fini de ces brimades aussi inutiles qu’elles étaient cruelles ? Faudrait-il qu’il lui rappelle sans arrêt cet épisode peu glorieux de son existence ? Oh, il n’y manquerait pas, c’était certain. Et elle se les imaginait déjà ces avanies inconvenantes qu’il lui lancerait continuellement… Elle n’avait pas fini d’en entendre parler.

Comme on aurait pu s’en douter, Kate Peyton et ses sbires n’étaient pas très enchantés à l’idée d’être les précurseurs d’une nouvelle mode assez originale en elle-même. Le style panthère était à l’honneur ce printemps et il se déclinait dans les nuances vomissures et rejections stomacales. Sublime, vraiment ! Autant dire qu’ils furent ravis de voir Jared et son protégé s’éloigner à grands pas, après s’être vaguement excusés de l’intervention quelque peu maladroite de ce dernier. Et d’un côté, il valait mieux qu’ils prennent quelques distances car Kate Peyton, qui avait reçu une bonne cuillérée de purée sur le visage, semblait sur le point d’exploser, tout comme les détenus qui l’entouraient. Tout en lançant des regards chargés de menaces au responsable de ce massacre culinaire, ils maugréaient d’insaisissables desseins. Mais Alice était à des lieux de tout cela, trop absorbée par ses pensées qui, un peu contre son gré, s’en retournaient en direction de Jared Stolarski.
Revenir en haut Aller en bas
http://angepink22.skyrock.com
Invité
Invité




Un repas [ Reprise ] Empty
MessageSujet: Re: Un repas [ Reprise ]   Un repas [ Reprise ] EmptyLun 22 Oct - 0:57

[Désolé c'est un peu court, mais bon, j'avais pas bcp de temps Embarassed Au tour de Jared Taulard-ski!!]


Il était coutume, ici, à Fox River, de ne jamais se laisser faire, sous peine de voir la situation empirer de jour en jour, c'était surtout une question de réputation, on te frappe, tu ripostes, comme le dit l'expression, "On combat le mal par le mal..."
Ce jour-là, Anthony ne fit pas exception à la règle. Le petit n'était pas prêt à jouer les martyrs, se morfondre sur sa situation, et retourner pleurer dans sa cellule, ça non! Et même si un bout de verre avoisinait sa colonne vertébrale, il fallait rendre la pareille au bougre qui lui avait fait ça. Finalement, le fait d'avoir adopté un profil bas n'aura pas duré longtemps, car ses poings le démangeait à un point inimagineable. Une belle trace qui varierait du rouge au bleu sur la face de celui qui lui avait fait ça, quoi de mieux pour obtenir une vengeance. Seulement, lui faire une marque variant aux couleurs du drapeau Américain qui serait le résultat d'un combat idiot aux allures de ring de boxe paraîssait d'une originalité quelque peu déplorable, et puis, entre le poids plume et le poids lourd, on sait très bien qui l'emporte... Il fallait, de toute évidence, être plus subtil, de toutes façons, il était une chose que le jeune prisonnier savait, ça allait forcément mal se finir, que ce soit pour lui, ou pour le colosse... Il sentait la rage et la colère monter en lui comme une moutarde un peu trop forte, comme la toux de la première cigarette. Pendant qu'Anthony pensait au moyen de faire mordre la poussière à son assaillant, un jeune homme s'approcha de lui et lui évita quelques bleus en plus en se débarassant des sbires de manière rusée et habile. Il y avait peu être pas que des imbéciles finalement. Le seul problème, c'est que quand on fréquente des imbéciles, on en devient un, et les imbéciles ne font qu'une seule chose... Ils frappent... Le jeune prisonnier avait à présent un peu plus de temps pour réfléchir au moyen de se venger. Anthony ne pouvait que saluer le pacifisme du jeune homme semblant répondre au nom de Jared, mais pour qui passerait-t'il s"il était, "Celui qui s'est fait tabasser au self". Anthony retira le bout d'assiette à présent aussi maculé de sang que le minable T-Shirt qu'il portait, tout en retenant un cri de douleur, cette même douleur lui remontait et répliquant à Jared, tout en écartant cenlui-ci de son chemin:


-Ca va mec, je retourne à ma cellule, merci de m'avoir aidé, j'en ai assez vu pour aujourd'hui...

Le jeune homme passa sous les regards des prisonniers qui semblaient être habitués et très friands à ce genre de scènes. L'excitation semblait baisser d'un ton au self, tout comme l'entousiasme des prisonniers face à l'altercation qui s'était déroulée sous leurs yeux quelques instants plus tôt. Tout paraîssait à présent comme au ralenti pour Anthony. Il pouvait percovoir les bruits de ses pas se mêlant au petits cliquetis des gouttes de sang qui tombaient par-terre, sans oublier les sifflement des prisonniers conjugués à leurs railleries à répétition.
Anthony prit une autre direction et accéléra le pas, puis il se tourna vers le colosse et lui fourra le bout d'assiette dans le ventre tout en continuant son chemin, ne se souciant de rien d'autre:

-Effectivement, on en a pas encore fini...

C'est comme ça qu'à Fox River, un repas qui semblait pourtant banal, peut aussi rapidement qu'un battement de paupière, tourner au vinaigre. Anthony n'était pas un jeune homme facile, en dépit ses airs de petit garçon bien sage. Au moins, il y avait des gens censés ici, Jared en étant l'exemple même. Les sourcils froncés, la respiration haletante, le sourire satisfait aux lèvres, Anthony continait son chemin, ne se retournant pas. Il n'en avait que faire du sort de cet idiot, ne se souciait aucunement de ce qui pouvait advenir à présent.
De toute évidence, le jeune homme ne tenait plus qu'à un fil, il avait perdu l'être le plus cher qu'il n'ait jamais eu, sa mère ne lui avait pas encore rendu visite, il allait rester encore 10 ans ici, qu'il meurt ou qu'il vive maintenant... c'était du pareil au même.
Revenir en haut Aller en bas
Alice Davis
Admin
Alice Davis


Féminin Nombre de messages : 58
Age : 33
Age du Perso : 22 ans
Crime : Détournement de fons et meurtre [Agent du FBI infiltré]
Travail : Agent du FBI [sous couverture]
Date d'inscription : 06/10/2007

# In My World #
Influence/Respect:
Un repas [ Reprise ] Left_bar_bleue4/10Un repas [ Reprise ] Empty_bar_bleue  (4/10)
Phrase du Moment: ... Je croyais sans y croire, je le savais sans le savoir. J'avais peur d'espérer... [Ionesco]
Relations: Jared [++] Sarah & Eva [+]

Un repas [ Reprise ] Empty
MessageSujet: Re: Un repas [ Reprise ]   Un repas [ Reprise ] EmptyMar 30 Oct - 19:16



Qu’il était dur d’éloigner ses pensées du séduisant Jared Stolarski ! La jeune femme n’était pas sans savoir qu’elle s’aventurait là sur un terrain glissant et qu’à trop vouloir s’y hasarder, elle risquait de perdre bien plus que la vie. Seulement, aussi circonspecte que sa raison le fût, elle ne parvenait à oublier ce sourire amusé, ce regard sarcastique qui l’avait transpercé quelques instants plutôt. En son fond intérieur, elle luttait, elle luttait pour rester maître de ses émotions, elle affrontait cette vague de désir et s’astreignait avec détermination à annihiler des sentiments naissants qui n’avaient pas lieu d’être. Bien sûr, il était question de sa mission, et de tout ce qui comptait à ses yeux car il ne lui restait que ça, son travail, mais aussi, bien qu’il lui était incapable de se l’avouer, de cette angoisse qui la rongeait de l’intérieur et semblait vouloir la consumer lentement : la peur de se voir abandonner une fois encore, de se faire briser le cœur. Non, jamais elle ne lui donnerait l’occasion de lui faire du mal, jamais elle ne ressentirait de sentiments à son égard, si ce n’était une aversion légitime quant à son attitude arrogante, ou encore de l’indifférence face à ses approches quelque peu discourtoises finalement si l’on y repensait… un semblant d’amitié tout au plus, concéda-t-elle enfin.

L’esprit embrumé par des pensées aux antipodes des dogmes qu’elle se devait de respecter, Alice ne remarqua pas tout de suite les taches d’un sang pourpre qui maculaient la table en quantité suffisante pour qu’on s’inquiète de l’état de santé du détenu qui s’était étalé de tout son long devant elle. Trop occupée à maugréer contre lui pour avoir éclaboussé son uniforme de la mixture sans nom au menu ce jour-là, il ne lui était même venu à l’idée qu’il ait pu se faire quelque mal en tombant. Peut-être aussi car la chute n’était rien comparée à ce qui l’attendait, autrement dit un colosse d’un mètre quatre vingt-dix, à la carrure rappelant dangereusement celle d’un catcheur professionnel. Ce qui la ramenait une fois de plus à Jared Stolarski qui, en grand sauveur qu’il était, s’était interposé entre les deux détenus et avait ainsi épargné au plus jeune détenu et aussi au plus frêle, une petite rhinoplastie. Mais revenons-en à ces taches de sang avant que l’esprit quelque peu romanesque de la demoiselle s’égare à nouveau.

Quelque peu inquiète pour cet inconnu qui avait eu la grande délicatesse de barbouiller son uniforme de purée de pois - non, elle ne lui en voulait pas le moins du monde, elle chercha des yeux le pauvre bougre et finit par le retrouver en compagnie du charmant… euh méprisable Jared Stolarski, quelques mètres plus loin. Il y eut un petit cri étouffé lorsque le détenu enleva un morceau d’assiette en porcelaine qui s’était planté dans son dos après sa chute et Alice dut réprimer une vague de dégoût ; puis elle le suivit du regard comme il s’éloignait, sans doute pour se rendre à l’infirmerie, ce qui lui paraissait tout bonnement évident à la vue du T-Shirt imprégné de sang. Seulement, c’est avec horreur qu’elle le vit changer brusquement de direction et foncer en direction du colosse qui l’avait agressé un peu plus tôt pour lui planter le morceau d’assiette dans le ventre. Un nouveau cri, perçant celui-ci, s’éleva de la rumeur continue, tandis que l’inconnu continuait son chemin. Alice fut tentée un instant de le rattraper afin de lui octroyer ce qui de droit lui revenait, un coup de poing dans les dents, mais des gardiens s’étaient déjà avancés vers lui, le regard sévère et la matraque levée de manière dissuasive. L’alarme retentit alors, se mêlant aux cris et aux rires effrénés des détenus qui s’esclaffaient sans retenue, tandis qu’allongé sur le sol, la montagne de muscles se vidait de son sang, entouré de ses sbires impuissants.

Il fallut moins d’une minute à la jeune femme pour se frayer un chemin dans la masse compacte de détenus qui s’étaient levés, animés d’une curiosité malsaine, et parvenir enfin auprès du colosse. Elle s’agenouilla à ses côtés et prit quelques secondes pour observer la plaie. Le morceau d’assiette avait certainement sectionné une artère et un flot de sang continu s’en écoulait. Cependant, elle ne pouvait retirer le corps étranger sans prendre le risque d’accroître l’hémorragie. Oubliant à qui elle avait à faire et laissant son instinct lui dicter ses actes, elle prit la main du détenu et se mit à lui parler d’une voix qu’elle voulait rassurante.

- Ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer, les secours arrivent, fit-elle en priant pour qu’elle ait raison.

Il ne fallait en aucun cas qu’il sombre dans l’inconscience, aussi s’appliquait-elle à lui parler, tout en jetant de temps à autres des regards aux alentours à la recherche d’une équipe médicale qui ne venait pas. Un petit groupe s’était formé autour d’eux et les observait ; Alice sentait leurs regards se poser sur elle avec un mélange d’étonnement et de profond mépris. Le monde abondait de malfrats mais fallait-il pour autant délaisser ceux à qui il prenait l’envie d’en sortir ? Non, certainement pas. Elle n’était pas de ceux qui resteraient insensibles face à la souffrance d’un homme, qu’importaient ses crimes et ses erreurs, elle n’était pas en position de juger et ne savait que trop bien ce qu’on ressentait lorsqu’on se voyait abandonner de la sorte. C’était cette sensibilité qui la différenciait des autres détenus, et d’Evangelyne Mitra notamment.


Dernière édition par le Mar 30 Oct - 22:38, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
http://angepink22.skyrock.com
Invité
Invité




Un repas [ Reprise ] Empty
MessageSujet: Re: Un repas [ Reprise ]   Un repas [ Reprise ] EmptyMar 30 Oct - 22:33

[Petits sadiques Taulard-ski et Alice! Twisted Evil]

L'espace d'une seconde, Anthony parut content, presque satisfait de son acte idiot, il lui fallait absolument extérioriser la colère qu'il contenait déjà depuis trop longtemps... Malheureusement, celle-ci s’était extériorisée de la pire des manières, Anthony venait de réaliser son acte. Dans son élan, ses pensées noyées entre rage, colère, tristesse, il ne put retenir son acte, c’en était trop… Maintenant, après être sorti de cet état second, il regrettait amèrement son acte idiot et violent qui allait peut-être coûter la vie à quelqu’un. Voilà, lui qui ne faisait rien sans réfléchir, se retrouve aussi abruti que les autres... Il devait à présent maîtriser ces pulsions si violentes qu’elles pouvaient parfois devenir meurtrières.

Le sang de son minable T-shirt commençait à se dessécher, son visage commençait quand a lui à blêmir à une vitesse alarmante, il perdait son sang à vue d’œil, et le peu d’hémoglobine qui lui restait commençait à se déposer sur le sol minable du self de Fox River. Son visage commença à se crisper comme si des mains l’étranglaient ne lui laissant aucun moyen de s’oxygéner. La douleur physique, se mêlait au flou dans son esprit, Anthony était à deux doigts de s’écrouler. Il commençait à trébucher chaque fois qu’il dépassait les deux pas et ne put, cette fois, s’empêcher de se retourner. Il ne voyait presque rien, sa tête tournait comme dans un manège, il y avait comme un brouillard devant lui, il entendait un hurlement au loin comme si une montagne les séparait, un vacarme et un tumulte qui semblait se rapprocher, entrer en lui, pour finalement demeurer dans son esprit embué et se répercuter sur les extrémités de son crâne, pour devenir un écho aux répétitions interminables. Un cri, le bonheur, il ne l’avait pas ressenti depuis longtemps, la joie était devenue un lointain souvenir, Anthony se demandait même, parmi le fouillis de ses pensées, s’il avait jamais ressenti de la gaieté…

Il ne savait quelle direction prendre, l’étourdissement l’envahissait, il resta sur place, avant de s’écrouler par terre. La douleur fut amplifiée, c’était comme s’il avait fait une chute de 5 mètres, il criait mais il sembla que ce même hurlement ne sortit pas de sa bouche, ses cordes vocales ne vibrèrent pas, ce cri demeura dans son esprit, et ne put jamais se manifester. Plutôt mourir plutôt que souffrir ainsi. Puis soudain, l’oreille collée au plancher, Anthony entendit des dizaines de pas s’approcher, puis ressentit un petit comme un petit souffle se rapprocher de son visage à une vitesse fulgurante, puis, sa vue d’éclaircit d’une seul coup pour pouvoir remarquer la matraque d’un garde se déposer sur son crâne. Comparée à la souffrance de la chut qui paraissait à présent bien légère, la matraque, elle, était environ une centaine de fois plus douloureuse. Anthony, encore assommé par la douleur du coup précédent, vit un autre garde lever sa matraque sur lui, il ferma les yeux et se mit à prier. Le spectacle des gardes se déchaînant sur le jeune homme était absolument horrible. La seule chose qu’il lui restait à espérer, c’était de se retrouver à l’infirmerie. Quand on est ainsi confronté à une mort certaine, on comprend que la vie est un cadeau plutôt qu’un fardeau…

*Que dieu m’aide*
Revenir en haut Aller en bas
Alice Davis
Admin
Alice Davis


Féminin Nombre de messages : 58
Age : 33
Age du Perso : 22 ans
Crime : Détournement de fons et meurtre [Agent du FBI infiltré]
Travail : Agent du FBI [sous couverture]
Date d'inscription : 06/10/2007

# In My World #
Influence/Respect:
Un repas [ Reprise ] Left_bar_bleue4/10Un repas [ Reprise ] Empty_bar_bleue  (4/10)
Phrase du Moment: ... Je croyais sans y croire, je le savais sans le savoir. J'avais peur d'espérer... [Ionesco]
Relations: Jared [++] Sarah & Eva [+]

Un repas [ Reprise ] Empty
MessageSujet: Re: Un repas [ Reprise ]   Un repas [ Reprise ] EmptySam 3 Nov - 17:28

Elle n’était rien. Rien qu’une détenue parmi tant d’autres, ce soir-là, agenouillée sur le carrelage froid du réfectoire, impuissante comme eux, incapable de venir en aide à cet homme qui se vidait de son sang. Une marre rouge s’était formée autour du corps inerte tandis que des gouttes de sueur perlaient sur le front de l’agonisant. De temps à autre, la fatigue lui fermait les yeux et il devait puiser dans ses dernières ressources pour rester conscient, quelques secondes encore, quelques minutes tout au plus. Le visage atrocement pâle et le regard éteint, il luttait, se raccrochait à la vie du bout des doigts. Ses doigts. Ils étaient froids, moites, et Alice les serrait avec tout l’espoir insensé qui lui restait, comme si le simple fait qu’elle fut là, près de lui, pût l’aider dans l’attente interminable des secours. Et elle l’observait, peut-être un peu plus intensément que ceux qui les entouraient, peut-être avec plus de douceur aussi et de compassion pour cet inconnu, ce criminel. Cet homme. Les chuchotements, les remarques désobligeantes et tout ce qui se disait autour d’elle se fondaient en un seul bourdonnement ; elle n’avait plus conscience ni du temps, ni de l’espace et à cet instant, elle aurait été incapable de dire depuis combien de temps elle se trouvait là, au chevet de ce détenu, à s’évertuer de le garder en vie.

Sentant l’angoisse s’intensifier et se mêler à une consternation écœurée quant à la rapidité d’action de l’équipe médicale, elle ne réagit pas tout de suite lorsqu’un détenu s’agenouilla à ses côtés avant de prendre le pouls du pauvre homme qui n’en finissait plus de se vider de son sang. Pour la deuxième fois ce jour-là, ce fut sa voix qui lui fit reprendre ses esprits. Lentement, comme dans un rêve éveillé, elle leva la tête pour percevoir le visage familier de Jared Stolarski penché au-dessus du détenu auquel il sommait de garder les yeux ouverts. Un éclair de compréhension éclaira le regard du colosse et il sembla à la jeune fille qu’il s’en trouvait tout à coup un peu ragaillardi, comme si par de simples mots, Jared avait su lui insuffler un peu de courage et de détermination. Alice elle-même reprenait espoir et se sentait quelque peu rassurée. Mais plus étrange encore, elle ne pouvait désormais détacher son regard de cet homme qui lui avait paru auparavant condescendant et tellement arrogant qu’il lui avait presque inspiré du mépris, et qui maintenant se montrait… chevaleresque, magnanime. Elle le voyait sous un autre jour et cette facette, aussi dissemblable et inattendue qu’elle fut, ne faisait qu’attiser un peu plus la fascination qu’elle avait pour lui, un intérêt grandissant et quelque part, effrayant. Submergée par des émotions qui se voulaient insondables et au moins aussi contradictoires qu’elles étaient insatiables, elle sentit une intense chaleur au niveau du crâne, avant qu’une vague brûlante se déverse dans tout son corps.

Néanmoins, son sang se glaça lorsque Jared se pencha vers elle et murmura au creux de son oreille qu’il espérait la revoir s’il en revenait. Ses mots résonnèrent dans sa tête sans qu’elle ne puisse en saisir le sens. Que voulait-il dire par « si j’en reviens » ? Où voulait-il aller et pourquoi l’abandonnait-il ainsi ? Leurs regards se croisèrent un instant et Alice s’efforça de trouver des réponses à ses questions dans les grands yeux bleus du jeune homme. Seulement, celui-ci ne lui octroya, en guise d’explication, qu’un sourire triste. Elle le suivit du regard alors qu’il se levait et traversait le réfectoire d’un pas décidé et ce ne fut que lorsqu’elle entrevit un groupe de gardiens amassés autour d’un détenu allongé au sol qu’elle comprit. C’est avec effroi qu’elle le vit s’interposer entre eux ; elle frémit à l’idée que le gardien qui levait sa matraque d’un geste assassin décide de changer de cible et s’en prenne au jeune homme. Cependant, il rangea son arme et alla examiner le pauvre bougre sur lequel il s’était acharné un peu plus tôt. Alice avala sa salive avec soulagement avant de reporter son attention sur l’homme auprès duquel elle était agenouillée.


– Les secours seront bientôt là, lui dit-elle pour le rassurer. Respirez profondément, ça va aller.

Et elle avait raison, en partie du moins, car quelques minutes plus tard, l’équipe médicale arrivait et prenait le relai. Alice fut écartée au même titre que les détenus qui encerclaient le corps inerte et se retrouva quelques mètres en arrière, à observer les soins prodigués au prisonnier. Quelqu’un s’approcha d’elle, un infirmier à la mine inquiète, et lui demanda si elle aussi avait besoin de soin. Au début, elle ne comprit pas pourquoi on lui posait une telle question et se dit qu’elle devait avoir une mine vraiment épouvantable. Elle suivit le regard du secouriste et contempla pendant plusieurs dizaines de secondes ses mains ensanglantées.

- Non, c’est… c’est son sang. J’étais agenouillée auprès de lui et j’essayais de le garder en vie en vous attendant. Je vais très bien, mentit-elle.

L’homme n’insista pas et s’éloigna, bien qu’il ne fut pas vraiment convaincu. Alice recula de quelques pas et se laissa glisser contre le mur, exténuée, les yeux rivés sur le détenu qui venait de sombrer dans l’inconscience et autour duquel deux infirmiers s’affairaient.
Revenir en haut Aller en bas
http://angepink22.skyrock.com
Alice Davis
Admin
Alice Davis


Féminin Nombre de messages : 58
Age : 33
Age du Perso : 22 ans
Crime : Détournement de fons et meurtre [Agent du FBI infiltré]
Travail : Agent du FBI [sous couverture]
Date d'inscription : 06/10/2007

# In My World #
Influence/Respect:
Un repas [ Reprise ] Left_bar_bleue4/10Un repas [ Reprise ] Empty_bar_bleue  (4/10)
Phrase du Moment: ... Je croyais sans y croire, je le savais sans le savoir. J'avais peur d'espérer... [Ionesco]
Relations: Jared [++] Sarah & Eva [+]

Un repas [ Reprise ] Empty
MessageSujet: Re: Un repas [ Reprise ]   Un repas [ Reprise ] EmptySam 1 Déc - 18:28

[Vraiment, vraiment désolée pour le retard... Embarassed]

Les pensées sont ce qu’il y a de plus fade. Elles s’étirent à n’en plus finir, s’allongent encore et toujours et laissent un drôle de goût dans la bouche, un goût d’inachevé. Cette espèce de rumination douloureuse se perpétue inlassablement et ne vous laisse aucun répit puisque c’est vous qui l’entretenez, vous qui la déroulez comme un long parchemin jauni. Des taches d’encre ci et là vous donnent quelques peines à déchiffrer l’écriture fine et penchée de votre esprit embué, alors vous clignez des yeux deux ou trois fois et vous vous efforcez de deviner les termes manquants, non pas sans une certaine difficulté. Votre vue se brouille, tout devient flou et les mots, au-dedans des pensées, ces mots égarés faits d’un entrelacs de lettres et de symboles biscornus, tournoient autour de vous et forment de ces ébauches de phrase sans queue ni tête qui reviennent tout le temps : « Je ne suis pas… J’ai ess… Mort… ». Les songes vous tiennent éveillé la nuit, telle une bougie dans l’obscurité, et surviennent alors ces insomnies périodiques qui vous laissent amorphe les lendemains matins. Oui, les pensées sont bien fades mais peut-on seulement y échapper ? N’avez-vous jamais essayé de ne penser à rien ? « Ne penser à rien »… Un peu paradoxal comme expression, car on est bien obligé de penser à ne penser à rien, non ?



Pouvait-on se perdre dans ses pensées ? Pouvait-on s’y noyer ? Parfois, Alice en avait l’impression. Elle se sentait comme entraînée par un tourbillon infernal, engloutie sous un flot de pensées diverses et éparts, et elle avait beau employer toutes ses forces pour remonter à la surface, rien n’y faisait : une fois à l’air libre, à peine le temps de rependre sa respiration qu’une vague l’assaillait de nouveau et la replongeait dans les profondeurs abyssales de son esprit. Et alors qu’elle se débattait de plus belle contre ses états d’âme, un mouvement sur sa gauche attira son attention. Quelqu’un approchait. Ami ou ennemi ? Quelle différence après tout, l'amitié n'était qu'accointances et familiarités nouées par quelque occasion ou commodité, et de toute façon, l’Homme n’avait-il pas été doté d’un cœur pour haïr et de mains pour égorger ses semblables ? Toutes ces petites nuances qui distinguent les atomes appelés « hommes » ne sont que des signaux de haine et de persécution, et ces faibles créatures perdues dans l’immensité et imperceptibles au reste de l’Univers n’ont de cesse que de se déchirer pour quelques petites différences entre les vêtements qui couvrent leurs débiles corps, pour des opinions insensées et des lois imparfaites, pour quelques fragments arrondis d’un certain métal, alors qu’il n’y a de ces vanités ni de quoi s’envier, ni de quoi s’enorgueillir. Quoi de plus détestable que le genre humain qui consacre bien plus de temps et d’argent à la confection d’armes toujours plus meurtrières et de bombes nucléaires toujours plus puissantes qu’à la recherche médicale, qu’à la pauvreté et à la famine ? Et pour ce qui est de rôtir les hommes, rien n’a été plus commun parmi cette espèce. Mais l’on ne pourrait avoir de remords des choses que l’on est dans l’usage de faire.

A cet instant, il était difficile de déterminer avec précision ce que ressentait la jeune demoiselle. Il s’agissait à s’y méprendre d’un mélange complexe d’exécration et de profonde aversion à l’égard de l’Humanité toute entière, mais également d’une sorte de résignation latente quant à la nature de l’homme, comme si le peu d’espoir auquel elle se raccrochait jusque-là venait de s’évanouir. Et alors qu’elle fixait toujours avec une extrême intensité proche de l’obsession le pauvre détenu qui se vidait toujours un peu plus de son sang malgré les soins que lui avaient dispensés l’équipe médicale, elle se sentait monter en elle des sentiments contradictoires. L’impuissance tout d’abord, avec l’impression désagréable d’être inutile, insignifiante ; de la haine envers l’agresseur, envers ces secouristes incapables de sauver le misérable, envers Winston, envers ses parents, envers elle-même ; et enfin, ce qui était d’une absurdité aberrante et qu’elle ne s’expliquait pas, une envie irrésistible de rire. Un rire effréné, fou, démoniaque. Un rire libérateur. Un rire cynique. Le dernier peut-être.

Jared se laissa glisser à ses côtés. La jeune fille n’avait pas daigné lever la tête vers l’arrivant mais elle savait qu’il s’agissait de Jared Stolarski, elle l’avait reconnu à sa façon de marcher, à ce semblant d’indifférence et de désinvolture dans son attitude, ainsi qu’à son parfum qu’elle avait appris à reconnaître entre mille. Ils restèrent ainsi, immobiles l’un à côté de l’autre, les yeux rivés sur l’homme étendu au sol, à observer un silence sépulcral. Et puis, d’une voix neutre et quelque part, apaisante, le jeune homme lui rappela qu’elle avait déjà tout fait pour lui.


– J’espère seulement que ça sera suffisant, lui répondit-elle simplement au bout d’un certain temps, sans détacher son regard du corps inerte et inhumainement pâle du détenu.
Revenir en haut Aller en bas
http://angepink22.skyrock.com
Alice Davis
Admin
Alice Davis


Féminin Nombre de messages : 58
Age : 33
Age du Perso : 22 ans
Crime : Détournement de fons et meurtre [Agent du FBI infiltré]
Travail : Agent du FBI [sous couverture]
Date d'inscription : 06/10/2007

# In My World #
Influence/Respect:
Un repas [ Reprise ] Left_bar_bleue4/10Un repas [ Reprise ] Empty_bar_bleue  (4/10)
Phrase du Moment: ... Je croyais sans y croire, je le savais sans le savoir. J'avais peur d'espérer... [Ionesco]
Relations: Jared [++] Sarah & Eva [+]

Un repas [ Reprise ] Empty
MessageSujet: Re: Un repas [ Reprise ]   Un repas [ Reprise ] EmptyMar 4 Déc - 22:06



L’Humanité. Ce mot avait perdu de son sens à l’instant même où Alice avait franchi les grilles de Fox River et qu’elle s’était retrouvée au milieu de criminels en tous genres. Si l’Histoire n’était que le registre des crimes, des folies et des malheurs de l’Humanité, le pénitencier de haute sécurité de l’Illinois incarnait un musée particulièrement sinistre où étaient répertoriés les spécimens les plus monstrueux que la Terre avait eu l’affront de porter. Assassins, pédophiles, trafiquants d’armes ou encore mafieux légendaires, la prison était bien vite devenue une sorte de Walk of Fame où l’on pouvait admirer les plus prestigieux, et accessoirement les plus dangereux, des malfaiteurs. Que répondre à un homme qui vous racontait avec une minutie obscène les crimes pour lesquels il avait été enfermé et qui semblait en tirer une certaine fierté ? Comment pouvait-on encore considérer comme humain un détenu ayant égorgé une famille toute entière et qui n’éprouvait ni regrets ni remords de ses actes ? L’occupation essentielle du genre humain n’était qu’une entreprise universelle de démolition, si bien que les Hommes n’avaient de cesse que de se déchirer pour des détails insignifiants. Et si l’Humanité ne mettait pas terme aux guerres, les guerres mettraient terme à l’Humanité.

Ainsi songeait Alice qui se rappelait désormais pourquoi elle était misanthrope. Bien qu’elle ait depuis longtemps renoncé à accorder quelques fonds à l’être humain, les maigres espoirs qu’elle avait gardés enfouis en son fort intérieur sans vraiment se l’avouer venaient tout juste de s’évanouir et c’était maintenant, alors qu’elle se voyait privée d’un soutient et d’un réconfort insoupçonnés jusque-là, qu’elle prenait pleinement conscience de la valeur qu’ils avaient à ses yeux. Ils avaient été un phare dans l’obscurité, une promesse informulée mais pas moins sérieuse et appréciable, qui avait su la rassurer dans les moments difficiles. Et s’il ne perdurait aucun espoir, si l’Homme n’était destiné qu’à accomplir que le mal autour de lui, à quoi bon se battre pour un monde meilleur ? Ce sentiment de résignation était d’autant plus désagréable qu’il se mêlait à une impression tout aussi atroce et terrifiante, un syllogisme important, difficile et douloureux : l’Homme était mauvais par nature et elle n'était après tout qu'un être humain comme un autre ; ainsi, on pouvait en déduire qu'elle n'était pas véritablement différente de ces individus qu'elle aimait détester. Elle était très certainement capable du pire elle-aussi et cette simple idée l’angoissait. Avait-elle toujours été semblable à ces criminels ou bien l’était-elle devenue à force de les côtoyer ? Y avait-il un antidote, un moyen d’enrayer la machine ? S’il existait un remède, un vaccin ou que ce soit d’autre qui aurait pu la protéger de cette maladie épidémique qui se répandait d'homme en homme, elle l’aurait bu sur le champ, sans aucune hésitation.

Plus efficace que le meilleur des sérums, plus rassurant que le diagnostic d’un expert en la matière, Jared Storlaski avait su trouvé les mots justes pour l’apaiser. Comment y était-il parvenu ? Etait-ce sa voix, douce et suave à la fois, qui l’avait ensorcelée ? Mon Dieu ! Quelle idée terrifiante que de savoir que ce détenu pouvait la comprendre sans qu’elle ne se sentit le besoin de parler ! Il avait raison, évidemment, et même si ce ne fut pas le cas, quelle importance ? Elle l’aurait cru volontiers de toute façon, du moment qu’il continuait de la bercer par le flot de ses paroles. Oui, elle l’aurait écouté, encore et encore, et ils seraient restés là, assis contre le mur, épaule contre épaule, à fixer ce pauvre malheureux qui se vidait de son sang.

Ce fut calme et délicat, muet et tellement éloquent à la fois, surprenant sans être brusque, un peu comme une averse de pluie qui survient au moment où l’y attend le moins, en plein milieu d’un déjeuner sur l’herbe par exemple. La première goutte s’écrase sur votre nez mais vous n’y croyez pas au début, car le soleil brillait encore quelques minutes auparavant. Seulement, avant que vous n’ayez compris ce qu’il se passe, vous voilà trempé de la tête au pied. Et alors, vous vous mettez à rire avec toute la gaité folle d’une jeunesse révolue, vous riez jusqu’à en perdre la raison, jusqu’à ce que vos larmes se mêlent aux gouttes de pluie. Alice aurait certainement rit de bon cœur là-aussi… si elle n’avait pas été aussi percluse par l'émoi.

Lorsqu’elle sentit la main de Jared s’emparer délicatement de ses doigts et les serrer doucement, une intense chaleur se mit à picoter le sommet de son crâne avant de se répandre peu à peu dans tout son corps. Avec une extrême lenteur, elle posa son regard sur leurs deux mains intimement liées, plus que raison d’ailleurs. La raison… Celle-ci lui dictait de se libérer de l’emprise de cet homme, sinon de lui rappeler quelques notions de bonne tenue, et elle savait délibérément que c’était exactement ce qu’elle se devait de faire. Néanmoins, Alice ne trouva pas la force d’agir aussi « raisonnablement » que l’on attendait d’elle, et ne put se résoudre à retirer sa main de celle du beau jeune homme. Elle avait l’impression qu’un étau enserrait son cœur à l’en faire exploser mais c’était tellement agréable de sentir sa peau contre la sienne, tellement chaud au creux de sa paume, tellement naturel aussi, que pour la première fois depuis longtemps, elle redécouvrait le plaisir d’être elle-même et non pas un personnage inventé de toutes pièces.

Bien que ce moment fut sans aucun doute le plus intense et le plus agréable qu’elle ait vécu depuis son arrivée à Fox River, elle gardait les yeux rivés sur ce détenu étendu sur le sol froid du réfectoire et entouré par l’équipe médicale, afin de garder en mémoire l’idée que la souffrance et le malheur faisaient partie de la vie, mais aussi car elle appréhendait de croiser le regard de Jared. Celui-ci lirait avec une facilité déconcertante les peurs et les doutes qui la hantaient et l’interrogerait peut-être à ce sujet, si bien qu’elle se verrait contrainte de lui mentir à lui-aussi, forcée de réciter une fois de plus l’histoire qu’elle avait apprise par cœur. Or, c’était exactement ce qu’elle souhaitait éviter, même si elle avait pleinement conscience que l’heure arriverait où elle n’aurait plus le choix et qu’elle devrait alors se résoudre à lui raconter des mensonges, pour sa propre sécurité comme pour celle du jeune homme.

Seulement, Jared reprit la parole et cette fois-ci, tourna son visage vers elle. L’instant qu’elle redoutait tant arriva puisqu’elle dédaigna enfin lui accorder un regard. Ce fut encore plus difficile que ce que à quoi elle s’était attendue, du fait de ses magnifiques yeux profonds dans lesquels elle risquait de se noyer à chaque instant, d’autant plus que ceux-ci la fixaient avec une attention toute particulière. Ses yeux. Elle ne se lasserait jamais de les admirer tant ils étaient merveilleux, une mer bleue parsemée d’éclairs verts. Et ils brillaient ce jour-là d’une sincérité déroutante, sincérité qui appuyait ses propos et leur donnait une valeur inestimable aux yeux de la demoiselle. Que pouvait-elle lui répondre ? Sa voix trahirait ses émotions, elle en était persuadée. Elle se contenta de lui rendre son mince sourire, le remercia d'un bref signe de tête pour son soutient, son réconfort et sa simple présence à ses côtés, et baissa les yeux pour ne plus avoir à subir ce regard troublant.


- Vous vous êtes montré particulièrement courageux tout à l'heure, dit-elle peu après, d'une voix qui se voulait détachée mais qui ne l'était décidément pas du tout. Peu auraient osé s'interposer entre ces gardiens et leur "proie" toute désignée. J'espère qu'il va s'en sortir lui-aussi...

Elle marqua une courte pause puis, au prix d'un effort surhumain, releva le menton et replongea son regard dans celui bleu acier du détenu :

- Vous êtes différents de tous ces détenus, lâcha-t-elle simplement.
Revenir en haut Aller en bas
http://angepink22.skyrock.com
Alice Davis
Admin
Alice Davis


Féminin Nombre de messages : 58
Age : 33
Age du Perso : 22 ans
Crime : Détournement de fons et meurtre [Agent du FBI infiltré]
Travail : Agent du FBI [sous couverture]
Date d'inscription : 06/10/2007

# In My World #
Influence/Respect:
Un repas [ Reprise ] Left_bar_bleue4/10Un repas [ Reprise ] Empty_bar_bleue  (4/10)
Phrase du Moment: ... Je croyais sans y croire, je le savais sans le savoir. J'avais peur d'espérer... [Ionesco]
Relations: Jared [++] Sarah & Eva [+]

Un repas [ Reprise ] Empty
MessageSujet: Re: Un repas [ Reprise ]   Un repas [ Reprise ] EmptyVen 28 Déc - 4:00

[J'ai une suprise pour toi : c'est caché dans le texte et ça tient en deux mots...]


Le regard perdu entre l’oubli et le rêve, la demoiselle s’abandonnait à une douce léthargie, de cette pesanteur de l’âme qui vous glace le corps et engourdit votre esprit telle une véhémente mais pas moins fascinante torpeur bleue. Bleue comme Ses yeux, comme un ciel dégagé par un bel après-midi d’été ; mais bleue aussi comme la teinte que prendrait son cœur, couvert d’hématomes, si elle consentait à cette stupéfiante fantaisie dont l’issue serait inéluctablement douloureuse.

Alors quoi ? Qu’advenait-il de la grande Alice Davis, celle que l’on admirait pour son sérieux et son entière dévotion à sa profession ? Que restait-il aujourd’hui de la farouche demoiselle, indépendante et inaccessible à souhait, pour qui la carrière avait toujours été une priorité ? Pas grand-chose pour dire vrai, quelques fragments d’un souvenir lointain, comme des lambeaux de rêve fugitif que vous essayez de saisir au réveil pour reconstituer le rêve entier. Elle n’avait peut-être jamais été cette femme si sûre d’elle, si suffisante de sa propre personne. Seulement, bien que l’image qu’elle s’était appliquée à refléter aux yeux du monde entier n’eût été finalement qu’un simulacre d’indifférence, elle avait fini par se l’approprier avec le temps, si bien qu’elle s’était laissée persuader de son désintéressement.

On entendait encore dans le réfectoire l’écho des pas de ceux qui avaient l’habitude de le traverser et qui, depuis, avaient disparu. Quelque chose continuait de vibrer après leur passage, des ondes de plus en plus faibles, mais que l’on captait s’il on était attentif. Au fond, Alice n’était peut-être pas aussi forte que l’on pouvait bien le penser, pas aussi forte qu’elle ne le considérait elle-même, elle n’était rien, mais des ondes la traversaient, tantôt lointaines, tantôt plus fortes et ces échos épars qui flottaient dans l’air se cristallisaient et c’était elle. Cette chaleur intense qui partait de sa main et parcourait tout son être, la flamme qui la consumait de l’intérieur et faisait battre ses tempes, c’était elle également.

Ce profond bouleversement n’était, à n’en point douter, que le fruit d’un funeste dilemme. Partagée entre le plaisir pernicieux qu’elle prenait à rester à proximité du détenu et un amer sentiment de culpabilité qui lui tiraillait les entrailles à s’en tordre de douleur, elle restait immobile, les pensées en fièvre. Toujours elle se sentait coupable, peu importait de quoi au juste, coupable de respirer, coupable d’exister, coupable d’être en vie alors que tous ceux auxquels elle tenait étaient partis, alors que ses parents étaient morts. Et toujours elle s’était dit qu’elle réparerait ce tort un beau jour, qu’elle ferait de sa vie un rayon de lumière qui la tirerait à jamais de la disgrâce. Elle avait osé espérer qu’en se consacrant corps et âme dans son tâche, elle parviendrait à les rendre fière d’elle, mais maintenant qu’on lui confiait une véritable mission, au moment même où on attendait d’elle un tant soi peu d’abnégation, les expectatives qu’elle nourrissait jusque-là se voyaient anéanties. Et pourquoi ? Pour cet homme à la condescendance insultante et à la témérité insolente, pour ce criminel imbu de lui-même et prêt à tout pour se faire remarquer ? Doux Jésus ! Avait-elle perdu la tête ?

Oui, très certainement. D’ordinaire ou devait-on dire à l’état normal, elle n’aurait jamais concéder à une telle proximité avec un détenu. Elle serait restée confite dans un angélisme dévastateur, lui aurait, tout au plus, octroyé une réplique impétueuse dont la verdeur l’aurait fait rougir de honte, mais assurément, ne se serait pas laissée attendrir de la sorte. D’ailleurs, la question du détenu lui arracha un sourire et tandis qu’elle hésitait quant à la réponse qu’elle lui donnerait, elle sentit les doigts du jeune homme se resserrer sur les siens et exercer une légère pression. Un frisson la parcourut alors et pendant une fraction de seconde, son corps se raidit, avant de retrouver son apathie primaire. Un feu insatiable dévorait ses joues et son cœur était opprimé, comme s’il menaçait d’exploser d’un moment à l’autre.

Jared Stolarski ! Voulez-vous bien sortir de mes pensées et me laisser vaquer à mes occupations diverses et éparses ? Mon entreprise est déjà assez délicate sans que vous n’ailliez à usurper mon encéphale !

Elle dut s'armer d'énormément de force et de volonté pour, avec une douceur infinie, retirer sa main de l'étreinte du jeune homme, non pas que ce contact l'importunait mais plutôt qu'il l'embarrassait. Ravalant un soupir, signe d'amertume et en même temps, moyen de se donner un peu de courage, elle finit par lui donner une réponse :


- Oh, vous êtes fascinant, Monsieur Stolarski, à n’en point douter, assura-t-elle, le souffle encore un peu court. Mais en ce qui concerne votre éventuelle extraordinaireté, je ne peux y répondre. Je ne vous connais pas assez pour en juger.

Revenir en haut Aller en bas
http://angepink22.skyrock.com
Alice Davis
Admin
Alice Davis


Féminin Nombre de messages : 58
Age : 33
Age du Perso : 22 ans
Crime : Détournement de fons et meurtre [Agent du FBI infiltré]
Travail : Agent du FBI [sous couverture]
Date d'inscription : 06/10/2007

# In My World #
Influence/Respect:
Un repas [ Reprise ] Left_bar_bleue4/10Un repas [ Reprise ] Empty_bar_bleue  (4/10)
Phrase du Moment: ... Je croyais sans y croire, je le savais sans le savoir. J'avais peur d'espérer... [Ionesco]
Relations: Jared [++] Sarah & Eva [+]

Un repas [ Reprise ] Empty
MessageSujet: Re: Un repas [ Reprise ]   Un repas [ Reprise ] EmptyDim 13 Jan - 3:48



    Quoique qu’il fût dans le printemps de sa vie, quoique tous les plaisirs le cherchaient et quoique qu’à ses multiples talents s’ajoutait une facilité prodigieuse, et affligeante, de s’attirer les foudres de ses camarades, Jared Stolarski était aussi capable de sagesse et, dans ses bons jours, se laissait même aller à cette Humanité qui manquait tant entre les murs du pénitencier. Il avait beau être l’homme le plus arrogant, le plus condescendant, et à n’en point douter, celui qui savait mieux que quiconque se faire mépriser, il restait néanmoins bienfaisant avec discernement et son âme montrait parfois quelques fonds de philosophie. Que répondre d’ailleurs à des paroles d’une telle sagesse ? La jeune fille se contenta d’acquiescer d’un imperceptible signe de tête. Il avait raison, une fois de plus, et puis il ne semblait pas vraiment disposé à ce qu’on le contredise à en juger la certitude absolue avec laquelle il avait parlé.

    Au fur et à mesure qu’elle le côtoyait, Alice avait l’impression d’avoir à faire à une toute autre personne, aux antipodes mêmes du Jared qu’elle avait un jour secouru alors qu’il était sur le point de se voir assener un violent coup de poing. Peut-être le souvenir de celui qu’il avait été dans le passé ou bien la fâcheuse habitude qu’il avait prise de toujours se comporter de façon puérile et insouciante lui donnait alors l’audace de paraître futile alors que le sujet si prêtait le moins ? Dans tous les cas, le personnage qu’elle avait désormais à ses côtés se montrait assurément plus sérieux, plus discret, et plus réfléchi, bien qu’il restât toujours aussi fascinant qu’au premier jour, peut-être d’avantage encore. En effet, une part de mystère l’enveloppait comme un épais manteau de velours noir, sombre et doux, intriguant bien qu’inquiétant. Et si la curiosité qu’il suscitait incitait la demoiselle à lever le voile pour découvrir qui se cachait derrière ce regard troublant, la témérité lui manquait et rien que l’idée lui paraissait aussi absurde qu’irresponsable.

    Les secondes de silence s’accumulèrent entre eux comme des grains de sable, formant un mur qu’aucun d’eux n’était disposé à abattre. Enfin, une voix douce, presque un chuchotement rauque à les faire sursauter, arracha Alice à ses songes. Qui était donc cet opportun qui venait les déranger alors qu’ils étaient tous deux plongés dans un silence consenti et d’une formidable éloquence ? Un gardien se tenait face à eux, les mains sur les hanches, le regard sévère ; apparemment, la proximité entre les deux détenus semblait le déranger, et c’était d’ailleurs plutôt compréhensible : chacun d'eux savait parfaitement qu’un tel rapprochement entre prisonniers était sévèrement répréhensible au vu du règlement -bien que grand nombre s’y adonnait dès que les gardiens avaient le dos tourné. Alice sentait le sang lui monter au visage et le brûler comme si on avait versé de la cire fondue sur ses joues. Néanmoins, elle dissimula son trouble derrière une expression qu’elle voulait indifférente, arborant pour seul et unique signe d’un quelconque embarras un sourire mi-gêné, mi amusé. Elle resta immobile à fixer le carrelage blanc et vide qui couvrait le sol du réfectoire et entre chaque carreau de faïence, un trait de nuit sinueux, une faille au fond de laquelle elle aurait voulu se perdre pour oublier la confusion de ses sentiments.

    Malgré les regards appuyés du gardien qui glissaient de l’un à l’autre, Jared ne semblait pas comprendre ces allusions plus qu’explicites et il lui fallut de longues secondes pour en saisir le sens. Enfin, il se redressa, trouva encore le moyen de faire de l’ironie, bien évidemment, et avec le consentement du mâton qui les surveillaient du coin de l'oeil, tendit la main à la demoiselle restée assise afin de l’aider à se relever. Celle-ci s’en saisit prestement et se hissa jusqu’à lui avec souplesse. Les jeunes gens se retrouvèrent fort près l’un de l’autre, trop près à en croire les règles de la bienséance, mais aucun des deux ne semblaient désireux d’y obvier. Leurs regards se croisèrent, s’accrochèrent l’un à l’autre, et prisonnière de l’enfer glacé des yeux bleu acier du détenu, Alice ne trouva ni la force, ni la volonté pour s’y soustraire. Leurs visages n’étaient qu’à une dizaine de centimètres l’un de l’autre. Un pas, un seul…

    Non. S’exhortant mentalement à garder bonne contenance, la demoiselle recula d'un pas afin de mettre quelque distance entre elle et le détenu, persuadée qu’elle agissait de la manière la plus raisonnable et la plus sage qui fut, de la seule manière envisageable en pareille situation. Si elle devinait en Jared l’ébauche de quelques secrets bien gardés, et bien que ces mystères ne fassent qu’accentuer le caractère ténébreux et attirant du personnage, il lui semblait néanmoins tout autant dangereux, et pas seulement pour sa mission. La physionomie de la jeune fille, d’apparence frêle et vulnérable, annonçait son âme. Celle-ci était revêtue de pudeur et d’impudence, une certaine pusillanimité qui l’empêchait d’aller aux devants de ses envies mais qui avait pour seule ambition de la protéger. Aussi se décida-t-elle à prendre congé avant qu’elle ne changât d’avis.


    – Monsieur Stolarski, fit-elle d’un ton faussement sérieux en lui tendant la main, l’esquisse d’un sourire sur les lèvres, veuillez m’excuser mais je suis attendue. L’atelier poterie, vous comprenez ? Je ne peux résister au plaisir de confectionner quelques vases qui seront ensuite revendus à la station service la plus proche, accompagnés de l’écriteau «Fabriqués par des petits orphelins du Cambodge».

    Elle lui adressa un dernier sourire, le contourna et se dirigea vers la sortie d’un pas résolu, fière et digne au possible, d'autant plus lorsqu'elle passa devant le gardien qui les avait surpris un peu plus tôt. Celui-ci la suivit du regard jusqu'à ce qu'elle disparaisse derrière la porte du refectoire, avant de s'en retourner vaquer à ses occupations.

Revenir en haut Aller en bas
http://angepink22.skyrock.com
Contenu sponsorisé





Un repas [ Reprise ] Empty
MessageSujet: Re: Un repas [ Reprise ]   Un repas [ Reprise ] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Un repas [ Reprise ]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
RPG Prison Break :: # La Prison de Fox River # :: → Le Self-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser